Karine

Quand la maman de Vittorio m’a demandé de rédiger un article pour soutenir l’association « Les premières classes » dans son action auprès des écoles, j’en ai tout de suite vu l’utilité pour souligner ce rôle d’accompagnement.

L’école, un droit pour tous les enfants

Nous sommes tous concernés : Parents, Enfants, Avs, Associations, Ecole, Administration, Personnel municipal accompagnant les enfants, Psychologues … quand il s’agit d’offrir toute possibilité supplémentaire d’épanouissement à un enfant !

L’école est là pour offrir des chances de réussite et si cela doit passer par une coordination entre l’école public et une association privée, dans le respect des règles de fonctionnement de l’école publique, pourquoi pas !
Et ce d’autant, que le nombre d’enfants pris en charge se multipliera dans l’avenir.
L’association, elle, permet un accompagnement individualisé : il ne s’agit pas d’un substitut à l’école. Les deux parties sont donc complémentaires.
Ce travail se fait en collaboration avec les différents partenaires mais toujours dans l’intérêt de l’enfant.
Il est de notre responsabilité d’enseignant de mettre tout en œuvre pour qu’un enfant évolue, même si cela doit nous demander un effort supplémentaire…

Les résultats de l’intégration de Vittorio

Et les effets se sont faits sentir au bout de quelques semaines : Vittorio accompagné avec patience par Clémence, a pu répéter les mots, se les approprier, prendre confiance et ainsi progresser sur le chemin du langage pour tendre vers une communication verbale plus complexe, plus autonome, c’est le but.

Il améliore ses phrases, les allonge, entre dans l’échange avec les autres enfants et les adultes.
Il comprend une consigne, commence à la reformuler, s’intéresse à un projet collectif, y adhère parce qu’il le conçoit mieux.
Il accepte de partager ses envies, ses émotions avec d’autres que sa famille proche et c’est une nouvelle source d’enrichissement.

Cet effort qu’il fournit devra être respecté, dans l’avenir proche, en lui proposant encore un accompagnement jusqu’à ce qu’il soit complètement autonome.

La collaboration entre l’enseignant et l’accompagnant

Quand on analyse de près les quelques minutes qu’un enseignant passe auprès de chaque enfant quotidiennement, même avec la meilleure volonté, on sait que c’est très peu ; en tous cas, pas assez pour soutenir un enfant, en difficulté, sur ce point précis du langage.
Si l’aide de l’enseignant, qui existe, mais n’est pas suffisante, est renforcée par une personne supplémentaire, les chances de progrès sont améliorées.

D’ailleurs, le travail de l’enseignant n’est pas remis en cause, il est consolidé, car compris par l’enfant.

La présence de Vittorio, un atout pour toute la classe

Mais si Vittorio a progressé, sa présence nous est profitable également, il nous engage à accepter nos différences, nous apprend à nous enrichir les uns les autres, il nous permet de mettre en pratique ce « vivre ensemble » qui dépasse enfin le concept posé sur le papier.

On a eu recours à un tutorat (entre enfants) quand besoin était (absence de Clémence).

On a réellement tenté d’appliquer dans le comportement vis-à-vis de chacun, quelques principes de vie collective : écoute, entraide, initiative…

Sa présence a renforcé la cohésion du groupe, et ce n’est pas la première fois que je perçois cet état d’âme dans la classe dans un cas comme celui-ci: cette année, on sent une vraie communauté de vie.

Les enfants sont contents de voir les progrès de Vittorio, lui montrent et il progresse aussi dans ses émotions.
Notre expérience positive doit servir de modèle, doit prouver que c’est possible et salutaire.